Circuit de la Rivière-des-Pluies

Circuit de la Rivière-des-Pluies

Eglise Saint-François-Xavier de la Rivière-des-Pluies

Cette église est l’œuvre de l’abbé Alexandre Monnet (1812-1849) pour évangéliser les esclaves de Saint Denis.  Elle présente la particularité d’avoir été construite en une année (1840 -1841), en partie grâce au travail bénévole des esclaves des plantations voisines, pendant leur temps de berloque (repos), le dimanche après-midi. Après la mort de l’abbé Alexandre Monnet en 1849 à Dzaoudzi (Mayotte), ses restes mortels ont été transférés dans cette église en 1857, grâce au premier évêque de Saint-Denis, Monseigneur Florian Desprez.

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L’Abbé Monnet (1812-1849)

Né le 4 janvier 1812 dans le nord de la France, le jeune prêtre arrive dans l’île le 9 juin 1840, après 88 jours de traversée éprouvante. Il apprend la langue créole pour éduquer et intégrer les esclaves dans la société de plantation. Il fonde à leur intention un fonds de secours mutuel, multiplie les initiatives pour les plus vieux et les délaissés. À partir de 1840, il construit avec les esclaves, leur église de la Rivière des Pluies. Il n’assiste pas malheureusement à l’abolition de l’esclavage dans l’île, le 20 décembre 1848, car il est en poste à Mayotte, où il meurt le 1er décembre 1849. Ses restes reviennent à La Réunion le 2 décembre 1856. Les nouveaux affranchis portent alors son cercueil à dos d’homme entre le port de Saint-Denis et l’église de la Rivière des Pluies où il est inhumé. 

 

 

La Cave Desbassayns

Au XIXe siècle, les terres de la Rivière-des-Pluies étaient possédées par de gros propriétaires sucriers, dont Charles Desbassayns, Gillot de l’Étang. L’imposante maison de Charles Desbassayns, maître de plus de 400 esclaves, était située sur la colline, dominant leur sucrerie et le camp des esclaves.

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Charles André PANON DESBASSAYNS

Charles André PANON DESBASSAYNS né le 28 octobre 1782 à Saint-Paul (La Réunion), est le septième enfant de Madame DESBASSAYNS et Henri Paulin PANON DESBASSAYNS, le plus riche couple de planteurs de l’île Bourbon. Il épouse le 21 janvier 1808 Louise Sophie Labauve d’Arifat, fille d’une famille de planteurs de l’île Maurice. Il achète en 1809 la plantation du Chaudron à Guy Léon. Il cultive de la canne et y installe sa première sucrerie entre 1813 et 1815. En 1821, la révolution sucrière, initiée par Charles Desbassayns au Chaudron, trouve à Sainte-Marie les meilleures conditions en terre, eau et savoir-faire. Il fait partie des principaux sucriers Sainte-Mariens avec François Ricquebourg-Boiscourt et la veuve Tabur.

 

 

Cimetière de la Rivière-des-Pluies

Deux cimetières existent à proximité de l’église Saint François-Xavier (Rivière-des-Pluies). Le premier à proximité de la Vierge Noire devait accueillir l’ensemble de la population, et le second de l’autre côté de la route, a servi aux personnes victimes d’épidémie. Le premier est entretenu et fleuri toute l’année avec un moment particulier aux fêtes de la Toussaint et des morts (Les 1er et 2 novembre).

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Le petit cimetière de la Rivière des Pluies »

Ce site désaffecté est considéré comme un cimetière des esclaves. Tout laisse à penser qu’il est un lieu de sépulture créer pour faire face à une augmentation de la mortalité en temps d’épidémie. Les célébrations du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage a été toutefois l’occasion de le mettre en lumière. Sa conservation en est depuis mieux assurée. La mise en lumière de ce cimetière permettra à la population Réunionnaise de se reconnecter avec son histoire et de rendre hommage à ces héritiers du passé qui ont souffert et lutté dans des conditions de vie extrêmement difficiles.

 

 

 

La Vierge Noire

La Vierge Noire à La Rivière-des-Pluies est un des lieux de culte les plus populaires de La Réunion. Cette tradition remonte à 1855 lorsque Mgr Desprez demande l’établissement du culte à Marie Immaculée à La Réunion.

Une légende est attachée à cette Vierge : un jeune esclave nommé Mario parti en marronnage, s’est caché, dans une cavité de la falaise non loin de la rivière, poursuivi par des chasseurs de marrons, il pria devant la statue ébène de la Vierge pour lui demander aide et protection. Un bougainvillier miraculeux est apparu formant un écran entre lui et ses poursuivants. C’est ainsi qu’il a eu la vie sauve.

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La Vierge Blanche

La famille Desbassayns, propriétaire des terres de la Rivière-des-Pluies, fait creuser une niche dans un flanc rocailleux près de l’église de la paroisse Saint-François-Xavier pour y abriter une statue de la Vierge Immaculée prêtée par les sœurs de Cluny. L’année suivante les Desbassayns commandent à Marseille deux statues en fonte de la Vierge afin de limiter les risques du transport. Les deux statues étant arrivées intactes à La Réunion, l’une est placée dans la niche et l’autre devant l’église. Elles sont érigées solennellement le 1er mai 1857. Grises à l’origine, ces deux statues sont ensuite peintes, l’une en noir et l’autre en blanc. La piété populaire reste vive autour de ce lieu, comme en témoignent les fleurs et bougies toujours présentes.

 

 

 

 

Berceau de la congrégation des Filles de Marie

Le 16 avril 1849 (quatre mois après l’abolition de l’esclavage), Aimée Pignolet de Fresne, en religion Mère Marie Magdeleine de la Croix, installe à la Rivière-des-Pluies le couvent de la congrégation des Filles de Marie. Des filles issues de la bourgeoisie blanche et des filles anciennement esclaves vivent sous le même toit et pratiquent la vraie fraternité. Leur objectif est de venir en aide à tous ceux que la société rejette : infirmes, vieillards démunis, enfants abandonnés, lépreux.

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Pierre Louis FREDERIC LEVAVASSEUR (Cofondateur de la Congrégation des Filles de Marie (1811-1882))

Né à Sainte-Marie le 25 février 1811, il est ordonné prêtre le 13 septembre 1841 à Saint-Sulpice. De retour dans l’île en 1842, il n’a de cesse de venir en aide aux esclaves et de jeter les bases d’une « communauté de foi où Blancs et Noirs vivraient ensemble». En 1849, il créera avec sa cousine Aimée Pignolet de Fresnes, la Congrégation des Filles de Marie. Ses cendres, rapportées dans l’île dans les années 1960, sont déposées à la maison de la congrégation à La Providence. 

 

 

 

 

Mairie annexe de la Rivière-des-Pluies

Monsieur Ferdinand Rivière, fit don à la commune de cette bâtisse le 7 juillet 1923. Son cachet colonial de style créole se distingue par la symétrie des façades, sa varangue et son jardin d’apparat. À la tête de la commune de Sainte Marie, vingt-six maires se sont succédés de 1790 à nos jours. Parmi les dix derniers, six étaient canniers ou usiniers.

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La « Boutik shinoi »

La « boutik shinoi » qui apparait à partir de 1860 dans l’île est un lieu chargé d’histoires.  A proximité du rond-point de la Rivière des Pluies, la boutique “Lin Shan” qui a ouvert ses portes en 1948, en est un témoin. Remplie des produits de première nécessité, de denrées alimentaires, de vêtements, d’objets décoratifs, d’articles de fantaisie, elle s’animait les jours de la paie des travailleurs, le samedi. La buvette qui était accosté à la boutique, était très fréquentée et donnait lieu à des scènes de vie typique. Véritable institution au service de la population, les achats pouvaient être faits à crédit, ce qui permettait aux pauvres de survivre et d’être à la hauteur des événements qu’ils souhaitaient organiser (baptême, mariage, communion…). Dans les années 80-90 l’apparition des grandes surfaces a signé la disparition progressive de la traditionnelle “boutik shinoi”. 

 

 

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Le Pont Neuf / Le Canal Rouge

Le pont neuf est l’un des premiers ponts réunionnais encore en service. Il est situé à la jonction de la route de Domenjod et des rues Roger Payet et Desbassayns, dans le rond-point face à la boutique Lin Chan. Le tablier en bois datant de 1840 a été remplacé par une voute en pierres au début du XXe siècle.

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Le « Moulin Maïs »

Ce moulin est un exemple fascinant de patrimoine industriel et agricole de notre commune. Il a longtemps joué un rôle majeur dans la vie du quartier. Dès que l’île se tourne vers l’esclavage, le maïs devient la nourriture des esclaves, il en sera ainsi jusqu’en 1848. L’introduction massive de travailleur importés munis de contrat d’engagement stipulant qu’ils devaient consommer du riz, fait reculer la production de maïs. L’isolement de l’île pendant la seconde guerre mondiale, relance la culture du maïs pour éviter la famine. C’est ce qui explique la présence de ce moulin à la Rivière des Pluies. Celui-ci permettait de concasser le maïs et d’avoir différents sous-produits tel que le “maïs cassé” ou encore le “maïs sosso”.